Ma lettre ouverte à Pascal Cherki Maire du XIVe arrondissement

Paris, le 3 mai 2012

Monsieur le Maire,

Depuis le premier tour de l’élection présidentielle et la forte percée du Front National, il règne en France un climat délétère. Celui-ci éclipse les véritables problématiques auxquelles la France est confrontée en cette période de crise sociale et économique européenne sans précédent. Un certain nombre d’élus se livrent à des attaques personnelles et les prises de parole offensantes se multiplient.

Force est de constater que vous êtes, Monsieur CHERKI, l’un des acteurs majeurs de cette détérioration du débat public.

Ainsi, mercredi dernier vous n’hésitiez pas à comparer indirectement le Président de la République à Hitler : « Au rythme où il va, Sarkozy va terminer la campagne en réclamant l’annexion des Sudètes et de Dantzig et va déclarer la guerre à la Pologne ».

La politique ayant trait à l’immigration, proposée par le candidat de la majorité présidentielle, si elle peut être légitimement discutée, ne peut en aucun cas justifier votre déclaration.

Vos propos, indignes d’un élu de la République, constituent une insulte délibérée à l’endroit du peuple français et du premier de ses représentants.

Vos propos méprisent les peuples d’Europe qui ont subi l’annexion et la barbarie du régime nazi.

Vos propos bafouent les souvenirs douloureux des heures les plus sombres de notre histoire.

Nombre de Français et de vos administrés parisiens ont été, à juste titre, profondément outrés par votre message. Vous avez dérogé au discours républicain que l’on est en droit d’attendre d’un affrontement de convictions.

Il est tout aussi choquant, que les cadres, notamment parisiens, du Parti Socialiste auquel vous appartenez n’aient pas eu le courage politique de condamner votre dérapage par opportunisme politique à la veille du second tour de l’élection présidentielle.

Je vous demande donc de réfléchir à vos propos et à leurs conséquences. La défiance grandissante de nos concitoyens envers leurs élus, est ici en jeu.

Sans plus attendre, je vous demande de rétablir la sérénité nécessaire au débat politique, une semaine après votre inadmissible dérapage qui, certes suivi d’un retrait face à la pression des internautes, n’a toujours pas fait l’objet, à ce jour, d’excuses de votre part.

En conséquence, je vous demande une nouvelle fois et publiquement de présenter vos excuses à nos compatriotes.

Dans la perspective des prochaines élections législatives, j’espère que vous contribuerez enfin à rehausser le débat en retrouvant le chemin de la dignité républicaine.

Je vous prie, Monsieur le Maire, de croire en l’assurance de ma considération distinguée.

Philippe PÉJO

>> Consulter la lettre en version officielle de Philippe Péjo à Pascal Cherki